Le 8 Mars 2022, le journal Le Devoir nous explique “Qu’est-ce que l’OTAN et pourquoi l’Ukraine n’en fait-elle pas partie”. En résumé, l’OTAN a été créée après la deuxième guerre mondiale pour contrer la menace d’expansion russe en Europe, et compte maintenant 30 pays. Elle nous explique aussi qu’il faut “être un bon pays” pour le joindre, que vu la corruption en Ukraine, l’Ukraine n’était pas un “bon pays”, que l’OTAN n’enverra pas d’armée en Ukraine parce que ce serait perçu comme “une guerre OTAN vs Russie” et pour la même raison, qu’ils ne feront pas de “zone d’exclusion” dans les airs non plus parce que des avions de l’OTAN en Ukraine, ça voudrait dire la même chose.


Voici tout ce qu’elle ne nous explique pas.



Premièrement, vous voyez cette carte? Ceci est, selon Wikipédia, la liste des conflits armés en cours, aujourd’hui-même, dans le monde. Pourquoi est-ce qu’on ne voit rien de ça “aux nouvelles” ? Pourquoi est-ce que les quatre pays de cette carte, où il y plus de 10 000 morts par an, et la dizaine d’autres pays, là où il y a plus de 1000 morts par an, on ne les voit pas constamment tous les jours à la TV, comme pour l’Ukraine? C’est simple: Parce qu’ils ne font pas partie de l’OTAN. Ils ne sont pas dans “notre gang”. L’Ukraine non plus, mais elle le considérait. Et surtout, elle est maintenant victime de l’ennemi numéro un de l’OTAN de 1949: La Russie.


En fait, les autres pays en guerre ne font pas partie de “notre gang” à un point tel que la recherche “guerre au Soudan” dans Google Actualités ne m’indique pas ce qui s’y passe, juste “la paperasse” : “Soupçon d’accusations de crimes de guerre” et “gouvernement possiblement coupable de violations des droits de l’homme”, et 7 autres résultats qui parlent… de l’Ukraine.


L’histoire de l’OTAN


L’OTAN a été formée en 1949 dans le but de protéger les pays de “la menace communiste” russe. L’existence même de cette organisation est de plus en plus risible aujourd’hui. Pourtant, l’OTAN s’agrandit. L’excuse étant “si vous devenez membre de l’OTAN, nous aiderons votre armée, et vous aiderez la nôtre si nécessaire”. C’est mignon: Ça fait du bien, des alliances, dans un monde de concurrence – en théorie. En pratique? Pas vraiment. Pas pour l’Ukraine, en tout cas. Parce que voyez vous, il y a une loi (écrite ou pas) dans les maintenant 30 pays membres de l’OTAN: Ne partez pas en guerre contre un autre pays, ne fournissez pas d’armes aux autres pays, sinon “ça pourrait être perçu comme un acte de guerre entre l’OTAN et ce pays”. Voilà pourquoi, pendant plusieurs jours, des dizaines de pays, incluant le Canada et les États-Unis (et tous les pays bien plus proches de l’Ukraine – mais malheureusement membres de l’OTAN) ont dits “non, on ne donnera pas d’armes à l’Ukraine”.


L’Allemagne, le Canada et les États-Unis, entre autres, ont finalement faits le “compromis” d’envoyer des armes, récemment. Mais Biden a affirmé qu’il n’enverra pas d’armée en Ukraine. En fait, en théorie, aucun pays membre de l’OTAN n’enverrait son armée en Ukraine… Comme pour leur dire “ça vous apprendra à ne pas faire partie de notre gang”. En résumé, c’est tout ou rien. Aussi bien dire que l’OTAN est un groupe “pro troisième guerre mondiale” : “Être contre nous, c’est être contre 30 pays” (Ah, et épargnez-moi les utopies de gouvernement mondial universel: Une bonne partie des guerres en cours dans le monde – celles qu’on ne vois pas à la TV – c’est l’OTAN qui les ont financées).


Une partie des infos suivantes provient de ce documentaire.


Dans un manuel d’instruction militaire de la CIA des années 70, il est dit que “parce qu’il y a des partis communistes et socialistes populaires” en Italie comme en France, “devraient être utilisés des instruments particuliers, tels que l’infiltration des mouvements de gauche” (…) “il faut faire des attentats démonstratifs, et aller jusqu’aux moyens extrêmes”.


À la fin des années 70, l’OTAN est installée en Belgique, et y impose l’installation de missiles nucléaires sur son territoire. Résultat: Rejet massif d’une population “de gauche” contre le nucléaire. Ensuite, il y eut plusieurs attentats dans les années 80, les “Tueries du Brabant”. Des vols, une trentaine de morts incluant des enfants, et plusieurs dizaines d’autres blessés. Le 14 Mai 2015, Christiaan Bonkoffsky meurt, et avoue à son frère, sur son lit de mort, qu’il était l’un des tueurs. Christiaan était un gendarme belge, unité d’élite “formé pour combattre le banditisme et le terrorisme”. Pire encore: Christiaan avait même été reconnu sur un portrait robot… en 1998. La personne qui l’avait reconnue dit: “Le lendemain, il y avait une voiture foncée anonyme dans ma rue. J’habite dans une impasse et cette voiture est restée là toute la semaine. Il y avait deux hommes et une petite lumière à l’intérieur. J’ai vécu cela comme une menace et j’ai décidé de ne plus fourrer mon nez dans cette histoire. Je n’en ai plus parlé à personne.”


L’OTAN appelait la Belgique “le ventre mou de l’Europe” et l’accusait de ne pas avoir suffisamment de ressources pour combattre le terrorisme. Après ces attaques, la Belgique a renforcé ses ressources “de façon spectaculaire”.


En Allemagne, le 26 Septembre 1980, il y a eu un attentat-suicide à la fête de la bière à Munich. 11 Morts, 70 personnes grièvement blessées, et 200 personnes blessées au total. Les journalistes disent que c’était “l’oeuvre d’une personne solitaire et déprimée”. Un an plus tard, la personne qui gère les caches d’armes de l’OTAN en Allemagne affirme qu’il va “révéler toute l’histoire”… “Lorsque les avocats des victimes de Munich sont venus le voir, ils l’ont retrouvé mort pendu dans sa cellule.”


En 1969, attentat à la Piazza Fontana, en Italie. 16 morts et 88 blessés. Les médias accusent les “anarchistes”. Plus tard, deux néo-nazis faisant partie des services secrets de l’OTAN furent condamnés.


En 1980, toujours en Italie, un parti communiste passe très près d’emporter les élections. Le 2 août 1980, attentat à la gare de Bologne en Italie. 80 morts, 200 blessés. Plein de groupes d’extrême-droite revendiquent l’attentat… Devinez quoi: Les médias accusent encore “l’extrême-gauche”. 15 ans plus tard, des nazis sont condamnés pour l’attentat – incluant un membre des services secrets de l’OTAN et de la CIA qui avait placé une bombe semblable dans un train en 1981.


“C’est l’un des rares attentats pour lesquels on a pu condamner les exécutants… L’enquête est par contre encore ouverte sur les commanditaires”.


“Une démocratie manoeuvrée depuis l’extérieur. Notre pays était manipulé par la CIA.” -Ferdinando Imposimato, Juge anti-terroriste d’Italie.


En fait, même dans les pays non-membres de l’OTAN, comme la Suisse et l’Autriche, il y avait des armées secrètes de l’OTAN. Ils cherchaient des gens “prêts à tout contre le communisme”. La majorité des volontaires furent des nazis et des fascistes convaincus. L’armée secrète Allemande de l’OTAN, par exemple, était à 25% des ex-membres des SS.


Comme quoi “plus ça change, plus c’est pareil”, en 2015, l’ancien diplomate canadien James Bissett a dit que les conseillers canadiens “ne pourront faire le tri entre les membres de l’armée régulière et les néonazis”, puisque ces derniers ont été intégrés aux forces régulières. Aujourd’hui, en Ukraine, le Bataillon Azov est un groupe paramilitaire néo-nazi membre de la Garde Nationale d’Ukraine, chargé de combattre l’invasion russe. Cette Ukraine qui considérait aussi se joindre à l’OTAN. Mais non, l’Ukraine est bien trop corrompue pour l’OTAN, cette organisation d’extrême-droite anti-Russie et pro-troisième guerre mondiale…


J’ai donc une question pour vous: Est-ce que le Bataillon Azov fait partie des armées secrètes de l’OTAN?


Vous comprenez maintenant l’ampleur possiblement beaucoup plus vaste des menaces de Vladimir Poutine, qui a dit qu’il voulait “dénazifier l’Ukraine”.