IPFS, ou “système de fichiers interplanétaire”, est un nom stupide pour un incroyable moyen de permettre aux gens d’accéder à des fichiers et des sites webs comme si ce serait des “torrents”. C’est-à-dire: Si au moins une personne a le fichier, il sera accessible partout. Mais surtout, si plusieurs personnes ont le fichier, c’est beaucoup plus sécuritaire que de n’avoir qu’un seul hébergeur.

Comme pour les torrents, IPFS a une façon simple de demander un fichier et d’être certain que ce soit le même renvoyé à vous peu importe le serveur d’ou il vient: Vous demandez l’empreinte cryptographique du fichier. Ça fait en sorte que lorsque vous demandez un “torrent” de Metallica, un des “seeds” (serveurs et/ou personnes qui vous l’envoient), ne peut simplement pas vous envoyer du Céline Dion. Ça fait en sorte que lorsque vous accédez à mon site web via IPFS, même si vous ne savez pas lequel (ou lesquels) des serveurs l’envoient à vous, comme pour les torrents, vous savez que ce sera toujours bel et bien mon site web.

La commande “findprovs” m’a un jour fait réaliser que mon site web était hébergé sur environ 15 serveurs différents. “Censure-moi ça!”. Mon adresse IPFS et IPNS étaient accessibles (en plus, évidement, de www.ledechaine.quebec). Si au moins ça aurait pu rester comme ça… Mais aujourd’hui, même en ayant configuré mon serveur de la façon la plus “égoïste” possible (demander au programme “ne sers pas de relais pour les autres, n’héberge rien des autres, héberge seulement mon site web, dis aux autres à chaque heure que mon site est ici plutôt qu’à chaque 12 heures, et dis-le à 250 personnes plutôt qu’à environ 50”)… Souvent, rien ne fonctionne. IPFS semble déjà mort. Pendant que je peux télécharger des fichiers torrents de plusieurs gigs à 100 megs/seconde depuis des années, mon site web, qui fait environ 20 megs au total, parfois, ne fonctionne plus du tout via IPFS. Pourquoi?

La mort des hébergeurs IPFS

La mort des hébergeurs IPFS qui respectent les standards IPFS

Il existe une toute simple commande, grâce au programme-serveur IPFS, qui permet d’héberger/partager/copier/”seed-er” nos données sur d’autres serveurs. “ipfs pin remote add (serveur) (lien IPFS)”. C’est le standard du “IPFS Pinning API”.

Cherchez sur Google, et vous allez trouver plein d’hébergeurs IPFS gratuits (Fleek, Storacha, Nft.Storage, Web3.storage, Crust, etc). C’est une arnaque. Ils ne respectent pas ce standard. Voyez-vous, c’est bien trop simple! Installez plutôt le programme spécifique de l’hébergeur IPFS spécifique à la place, pour chacun des hébergeurs sur lesquels vous voulez copier votre site web. Ce n’est pas redondant du tout de devoir faire l’équivalent d’installer 25 programmes différents pour pouvoir télécharger un torrent et avoir 25 “seeds”.

De toute façon, c’est Linux. C’est dans les dépôts Linux, qui sont vérifiés par la communauté? Mais non, c’est beaucoup trop sécuritaire! Mettez le programme de votre hébergeur IPFS dans “npm” à la place. Un autre bidule (“package manager”) à installer pour vous. Vous savez, le bidule connu par le commun des mortels uniquement pour avoir fait en sorte qu’un développeur, dont le programme était téléchargé environ un million de fois par semaine, du jour au lendemain, puisse faire une mise à jour envoyée à tous ses utilisateurs qui a fait en sorte que tous les ordinateurs qui étaient en Russie ou Biélorussie et qui utilisaient son programme ont eu leurs disques durs complètement effacés. Parce que npm ne vérifie rien.

Vous ne voulez pas installer un autre programme? Vous ne faites pas confiance à “npm” ? Ils ont la solution pour vous: Codez vous-même! Le code est sur le site web! Les hébergeurs IPFS sont remplis de nerds crétins qui croient qu’installer un autre programme et/ou utiliser npm et/ou apprendre à coder tout ça est plus facile que d’écrire “ipfs pin remote add (serveur) (lien IPFS)”.

La mort des serveurs de résolution DNS web3, nécessaires à IPFS.

La mort du support pour IPFS dans les navigateurs

Comme si ce ne serait pas suffisant… Septembre 2024, le navigateur Brave se débarrassait carrément, du jour au lendemain, de tout son (magnifique et exemplaire) support pour IPFS et IPNS, dont j’avais déjà parlé (section Darknet). Fait intéressant, il ne s’est pas juste débarrassé de la possibilité de voir, d’héberger, de trouver des fichiers sur IPFS: Même les liens ipfs:// et ipns:// dans Brave, qui étaient résolus “localement” grâce à une instance locale de IPFS, ne fonctionnent carrément plus. Vous savez ce qui était nécessaire pour garder les liens “ipfs://” et “ipns://” fonctionnels dans Brave? Deux lignes de code. Deux. Mais pour une quelconque raison, bref, le meilleur ami de IPFS a préféré le vandaliser, et rien n’a été réparé depuis Août 2024.

(Note importante: Tout fonctionne toujours comme il se devrait dans le navigateur Opera. Et en date d’Avril 2025, avec le navigateur Brave (Android) et Brave Nightly (Linux), simplement écrire “ledechaine.crypto” fonctionnera, mais pas “ipfs://ledechaine.crypto” ni “ipns://ledechaine.crypto“… même avec “IPFS Companion” d’installé). Bien sûr, vous pouvez toujours installer l’extension “IPFS Companion” ainsi que le programme “IPFS Desktop” qui va constamment fonctionner en arrière-plan sur votre ordinateur pour absolument rien excepté lorsque vous voulez aller sur un lien “ipfs://” ou “ipns://”. Tout ça parce que deux hostie de lignes de code, c’était bien trop compliqué pour eux.

IPFS: Pourquoi réinventer la roue?

Comme toujours, ce qui tue le progrès de l’humanité, c’est la concurrence. N’envoyez pas tous les docteurs qui en savent ne serait-ce qu’un peu sur le cancer dans le même bâtiment dans le but faire une alliance et trouver rapidement la cure contre le cancer: Mais non, gardez tout ce que tout le monde sait compartimenté, caché. Éparpillez tous les indices de la cure contre le cancer partout dans le monde, barré dans des coffres de compagnies et entreprises capitalistes privées qui n’ont qu’un seul abject rêve, s’approprier tous les mérites dans le but de devenir encore plus milliardaires qu’ils ne le sont au détriment du but principal qui devrait être celui de la santé de tout le monde.

Le lien avec IPFS? L’incroyable nombre de lignes de codes pour faire quelque chose d’une incroyable ressemblance au protocole BitTorrent (IPFS utilisent même un DHT pour qu’un client puisse retrouver des fichiers) n’a d’égal que l’incroyable fragilité et instabilité de ce système prometteur, mais surtout inutilement complexe. Modifiez le protocole BitTorrent, qui fonctionne parfaitement depuis plus de 20 ans, pour qu’il puisse héberger des fichiers html, et vous aurez IPFS… en plus fiable et en plus stable. (Après un peu de recherche, je découvre qu’en 2014, il y avait exactement ça: Project Maelstrom. Le projet semble avoir été abandonné. Ensuite, en 2018, BitTorrent est acheté… par un amateur de crypto-monnaies).

Le résultat est ceci. Un système payant qui permet d’héberger des fichiers grâce au protocole bittorrent, malgré qu’il y a 5 ans… il fut mélangé avec la base de IPFS. Résultat: Comme avec IPFS, au lieu que gateway.ipfs.io me renvoies une erreur 504 parce que le “gateway” est surchargé, c’est gateway.btfs.io qui me renvoies une erreur 504 parce que le “gateway” est surchargé. Mais en plus, il faut absolument payer en crypto-monnaie. Storage3.btfs.io m’offre aussi d’héberger des fichiers, mais ne prendra pas plus que 32% du 20 megs que je veux héberger, pour une obscure raison.

Et le “web3.0” étant ce qu’il est, un peu “une promesse du futur”, une bonne partie des sites webs (incluant ce dernier) qui fournissent de l’hébergement IPFS sont soit… un labyrinthe de sites webs différents probablement générés par IA remplis de salades de mots de Silicon Valley pour attirer les investisseurs dans leur arnaque “cryptomonnaie NFT investissement infrastructure finance décentralisée blockchain intelligence artificielle”, soit des pages qui ne fonctionnent plus.

Mais ne vous en faites pas, vous pourrez toujours faire fonctionner un service IPFS sous linux sur votre propre serveur. Après avoir tout installé, vu l’état lamentable de IPFS, votre nom de domaine IPFS inutile car abandonné par tout le monde (incluant même ceux qui les vendent), qui ne peut de toute façon pas être résolu parce que votre navigateur internet ne sait pas quoi en faire (IPFS ayant été vandalisé entre autres par Brave), sera remplacé par la longue adresse cryptographique du fichier. Les gens n’auront qu’à “simplement” installer IPFS Desktop, ainsi que IPFS Companion, ainsi que copier-coller une longue adresse illisible, juste pour le privilège de pouvoir aller sur un site web, mais d’une façon non-conventionnelle. Mais à cause de tout ce que je viens de dire, IPFS qui, il y a quelques mois, hébergeait vos fichiers sur 15 serveurs différents, est en ruine. Donc ce que vous allez avoir réussi après tout ça, plus souvent qu’autrement, c’est de montrer ceci aux gens:

C’est beau, l’évolution du web.